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 RETOUR SUR SON CHAMPIONNAT DE FRANCE.

 Interview faite par " France Cycliste", paru dans l'édition juillet-août 2006

* FLORENT, en passant la ligne d'arrivée, (au Championnat de France) tu as donné l'impression d'être le premier surpris ?

-- Florent -- " C'est un peu vrai. Il ya quinze jours, sur la dernière étape du Dauphiné, j'avais terminé complètement cramé. J'ai pété comme une merde (sic). Mais l'équipe C.E-Iles balears à 25 ans d'expérience dans le vélo. Ils connaissent top notre sport. Je marchais pas mal sur les 4 Jours de dunkerque mais ils m'ont dit de couper quatre semaines dans la foulée. C'est la première fois qu'une chose pareille m'arrivait. Je voulais courir, je leur ai même demandé de faire la Catalogne. C'était niet. Ils m'ont répond : " Tu prépares le Tour ". Arrivé sur le Dauphiné, j'étais un peu à bloc. Nicolas PORTAL, mon " bueno companero de habitacion "  était dans le même cas que moi. C'était un peu rageant. On était tous les jours dans le dur, à la ramasse. Les autres, eux, marchaient. On a senti le changement au chrono par équipes d'Eindhoven. Là, on a commencé à être forts. Je sais qu'on le sera encore plus sur le Tour. Chez ECHAVARRI, on ne court pas le Qatar pour obtenir sa place à Bessèges, ensuite au Tour Med, Paris-Nice, etc, etc... car cette méthode c'est le meilleur moyen d'arriver cramé sur le Tour." 

 

Sur le podium, tu as été limite de craquer. Tes mains ont essuyé quelques petites larmes qui montaient .....

-- Florent --  " En passant la ligne, c'était comme si je venais  de remporter une course comme une autre. Mais là, sur le podium, j'ai vu mes parents en face de moi, le public. Je savais aussi que j'allais enfiler le maillot de Champion de France. Le maillot de mes rêves. Si je ne me retiens pas un peu, je craque complet. Ce n'est pas mon genre d'être à fleur de peau comme cela. (Il réfléchit un peu). Si, c'est moi cela, je ne peux pas faire le gros dur. Mais j'ai ma pudeur. Ce podium m'a rappelé de bons souvenirs, mes premières médailles lors des Championnats de France des jeunes. C'est aussi la preuve qu'à trente ans, on peut y croire encore, que l'on peut encore être motivé..... Mais c'est vrai, j'étais un oil gêné d'être là, sur la plus haute marche." 

 

Tu évoques ton âge, J.LONGO le fait aussi souvent, que penses-tu de son doublé à Chantonnay ?

-- Florent -- " J'étais très content qu'elle fasse cela. Moi, plus les gens sont critiqués, plus je les soutiens. Elle a 47 ans et se tape le doublé route et chrono, c'est trop. J'aime aussi ce qu'elle dégage comme personne, sa vie à côté du vélo, son petit panier avec ses carottes bio dedans. Jeannie Longo croit à bloc dans ce qu'elle fait, elle est atypique dans le milieu et en plus, elle l'assume complètement. Jeannie c'est quelqu'un dans notre sport. J'ai parlé quelques fois avec elle et je dois dire quà chaque fois l'échange que l'on a eu était intéressant ."

 

A quoi as-tu pensé au moment où la victoire s'est dessinée en ta faveur en Vendée ?

-- Florent -- " C'est bateau, et je m'en faisais souvent le réflexion quand je lisais des interviews de sportifs après de grandes victoires, mais moi aussi, à mon tour, je vais dire comme eux : aux gens qui m'entourent. C'est ça, dans les cinq derniers kilomètres de course, j'ai pensé à beaucoup de gens. Sportif de haut niveau, c'est un travail d'équipe avec les personnes qui t'entourent. J'aime en plus l'authenticité, les rapports simples. J'ai pensé bien évidemment à ma femme, à mes deux enfants, à mes parents, ma soeur, mais aussi à Sydney Hayoun, mon  entraîneur depuis cette saison. Il m'a fait du bien tant sur le plan physique que psychique. J'ai aussi pensé à mon pote Sylvain Anquetil, Bourdel qui est le directeur sportif de Dijon. Je suis content pour eux car je sais qu'ils sont plus contents que je ne le suis moi. Je suis heureux de les rendre heureux, tout simplement. Maintenant, il va falloir que je sois à la hauteur de ce maillot. Je me sais capable du meilleur comme du pire. Il conviendra donc à l'avenir d'éviter le pire. Un maillot de marque dans un grupetto, ça passe inaperçu, pas celui de Champion de France. Ce titre me donne donc envie de faire encore plus le métier à bloc. J'aimerais être performant sur le vélo avec ce maillot tricolore et que les gens disent : " Brard, comme il marchait ... ". J'ai envie d'être un Champion de France avec du charisme, me montrer entreprenant, être un Voeckler à ma manière, être humain, faire vibrer les gens et rendre par là même notre sport accessible." 

 

Après ta victoire et dans le contexte actuel du cyclisme espagnol, l'épisode de ton contrôle positif en 2001, au Tour de l'Ain, est revenu à la surface ....

-- Florent -- " (Il coupe) ... C'est vrai que cet épisode de ma carrière est de suite revenu dans la lumière? Ca fait 24heures que l'on n'arrête pas de m'en parler. On a dit que j'avais été suspendu neuf mois alors que ce n'était que six .... Mais en réalité je n'ai pas été suspendu. Dans les faits, je suis resté six mois sans courir alors que, même si c'est jouer sur les mots, je n'ai pas été déclaré positif."

 

On allait y venir à cette annulation de ton contrôle positif par le Conseil d'Etat .....

-- Florent --  " (Il coupe) ... Les journalistes aiment cela, ça leur fait des histoires à raconter. Les gens achètent le journal pour voir les histoires de dopage. C'est un peu du Voici, du Gala. Je le fais moi aussi, je le dis. Maintenant, concernant ce que j'ai vécu en 2002, c'est un épisode qui m'a à la fois servi et desservi. Il fait parti de ma vie. Je l'accepte parce que je n'ai pas d'autres choix. Je fais maintenant du vélo pour moi. Si je plais aux autres, tant mieux. Sinon tant pis. Qu'ils aillent voir quelqu'un d'autres .... Ce qui est terrble par rapport à tout cela, c'est que je ne suis pas rancunier pour un sou. Je n'arrive  pas à me dire que la décision du Conseil dEtat à mon égard n'est que justice. J'ai vu le rapport qui a été écrit contre moi par la partie adverse. On m'a fait passé pour un bandit presque. Il était marqué toutes les cinqs lignes que " M.Brard était de mauvaise foi." Il faut tirer à bloc d'un côté, démonter la partie adverse, pour qu'au final la vérité sorte. Ce qui m'a sauvé avec mon avocat c'est que j'étais dans mon droit, avec la loi à l'appui...." 

 

Après cette histoire, tu as dû t'exiler en Belgique pour continuer à courir......

-- Florent -- "  J'avais reçu une proposition de contrat d'un directeur sportif français. Un salaire avait même été défini. Et puis, deux jours après une réunion de l'AC2000, le directeur sportif en question m'a dit que cela ne serait pas possible. Quelqu'un lui avait mis la pression pour qu'il ne me prenne pas. Ce même individu a fait pareil en 2005 avec Agritubel. Il ne voulait pas que je signe dans cette équipe. Manu HUBERT peut le dire. Je sais que c'est le fait d'un seul individu. Pour le reste, les directeurs sportifs français sont plutôt cool avec moi. Je ne fais chier personne, je suis un garçon correct. J'aime bien les équipes françaises en plus. On a souvent tendance à se plaindre dans notre pays mais ce que l'on a n'est pas mal du tout. Nos équipes sont super biien organsées, structurées. A leur tête, on a des dirigeants atypiques, avec leurs caractère et leurs défauts. C'est bien. La france possède aussi cinq équipes ProTour, ce qui est énorme." 

 

Et en Espagne, avec ECHAVARRI et UNZUE, comment cela se passe-t-il ? Ces deux hommes ont souvent été opposés à Manolo SAIZ qui se trouve actuellement dans la tempête avec son équipe ?

-- Florent -- "  Banesto-Once, ou Caisse d'Epargne-Illes Balears-Astana Wurth, ça a toujours été un peu la guégerre. Je sais que les dirigeants de ces deux équipes ne s'apprécient pas trop.  Ils représentent deux approchent différentes qui s'opposent sur le terrain tous les weenk-ends depuis quinze ans. Ce qui a sans doute perdu Manolo, c'est que c'est un assoiffé de victoires. Visiblement, il était prêt à tout pour gagner. La victoire est importante aussi pour Echavarri, mais ce qui est plus important pour lui, c'est l'homme, l'individu. Je suis encore nouveau dans l'équipe mais c'est ce que je ressens. On m'a raconté que quand Jimenez a connu ses problèmes avec la drogue, ils lui ont fait un contrat même s'ils savaient qu'il n'allait pas courir. Ils ont tout fait pour essayer de le sortir de là. Je connais pas mal d'autres équipes qui se seraient vite débarrassées d'un coureur comme ça. Mais pour Echavarri, le coureur fait partie de la famille.  C'est comme un fils. Pareil pour les néo-pros. Remarquez, il faut être solide pour être néo-pro chez eux. La politique n'est pas mal. Ils ne mettent jamais la pression. C'est toujours " tranquilo, tranquilo ". Mais quand on s'interroge, la réponse c'est " on a le temps ". Il faut être fort dans sa tête pour l'admettre. Moi, si j'étais gamin, je pense que je passerais pro chez Marc MADIOT. Lui, le programme pour un jeune c'est deux ans en Belgique, et après retour sur les courses au soleil. C'est pas mal comme vision...."

 

 

RETOUR SUR SON TOUR DE FRANCE 

" Interview faite par " Vélo101", paru le 24 juillet 2006  "/ 

En vue sur certaines étapes du Tour de France, le champion de France Florent Brard (C.E-Illes Balears) a été contraint à l'abandon samedi soir, vingt-quatre heures avant la parade sur les Champs-Elysées. Le Tourangeau est tombé dans le chrono de Montceau-les-Mines et s'est fracturé la main droite. C'est donc plâtré que le Français a assisté côté coulisses à l'arrivée du Tour de France, une invitation au nom de José-Vicente Garcia-Acosta autour du cou. Malgré sa grosse déception de n'avoir pu boucler le Tour, Florent Brard a su conserver sa bonne humeur pour prendre son petit malheur avec le sourire.

 

* Florent, vous deviez finir le Tour de France mais vous avez été contraint de déclarer forfait pour la dernière étape. Que s'est-il passé ?

-- Florent -- " En fait, j'ai chuté dans le contre-la-montre de Montceau-les-Mines. J'ai oublié de tourner à gauche. J'ai fait un tout-droit et j'ai fini ma course dans les barrières à 12 kilomètres de l'arrivée. C'était peut-être dû à un manque de lucidité mais c'était surtout un endroit un peu piège. Christophe Moreau est tombé lui aussi dans ce virage-là et d'autres coureurs y ont mis pied à terre. On avait vraiment la sensation que ça allait tout droit, sauf qu'au dernier moment, ça tournait à gauche. Je suis arrivé un petit peu vite. Quand j'ai commencé à freiner, j'étais déjà dans les barrières."

 

* Avec de lourdes conséquences..

-- Florent -- "J'ai fait un gros vol plané. Je suis resté deux minutes par terre, un peu KO. Ensuite, je suis reparti et c'est là que je me suis aperçu que j'avais mal à la main. Ce qui est marrant, c'est que j'étais en plus en train de faire un bon chrono. J'ai fini l'étape avec la main blessée. Et je ne fais pas dernier (NDLR : Florent Brard a terminé 135ème à 11'57" de Serhiy Honchar) ! Mais j'ai parcouru les 10 derniers kilomètres à 25 à l'heure. Passée la ligne d'arrivée, je suis allé faire des radios."

 

* Quel a été le verdict ?

-- Florent -- " Double fracture de la main droite. Je ne sais pas trop combien de temps il me faudra pour me rétablir. Un mois au moins."

 

* En dépit de cette chute, quel bilan dressez-vous de votre Tour de France ?

-- Florent -- " Relativement bon. Ca avait mal commencé avec Alejandro Valverde. Après, ça a été un peu la soupe à la grimace, avant que ne vienne l'échappée de trente minutes, au sein de laquelle figurait Oscar Pereiro, qui a alors revêtu le Maillot Jaune à Montélimar. Oscar a repris la course à la victoire. C'était sympa de défendre le Maillot Jaune. Et j'ai surtout promené mon maillot tricolore, ce qui était vraiment agréable."

 

* Courir le Tour en bleu-blanc-rouge, ça procure quelles sensations ?

-- Florent -- " C'est vraiment que du bonheur ! Le public me reconnaît davantage. J'aime bien aller au contact des gens et avec le maillot de champion de France, c'était deux fois plus facile. C'était vraiment super sympa."

 

* Qu'avez-vous éprouvé à l'idée de devoir quitter le Tour sur une blessure à la veille de l'arrivée sur les Champs ?

-- Florent -- " C'est énormément frustrant. C'est une grosse contrariété. Samedi soir, j'étais énormément déçu. Cette blessure n'est pas grave mais pour tout coureur, petit coureur ou champion, crâmé ou en pleine forme, la récompense est de participer à ce critérium sur les Champs. Mais je n'ai pas le choix. Je suis un peu vert mais je vais retrouver les copains après l'étape et faire une bonne petite soirée."

 

* Comment avez-vous suivi la dernière étape ?

-- Florent -- "J'ai vu l'envers du décors, et c'est cela qui était sympa aujourd'hui. Je suis allé me balader derrière la ligne d'arrivée, j'ai fait un petit tour de voiture derrière les copains. Les épouses étaient là aussi. Chacune a fait son tour de voiture, son tour de manège. C'est sympa de faire partager notre passion à nos compagnes. Elles n'ont pas souvent l'ocasion de venir sur les courses et les Champs-Elysées, c'est le plus beau critérium du monde."

 

* Un mot sur la victoire de Floyd Landis dans le Tour de France ?

-- Florent -- " C'était le plus fort. Il a une gueule et une histoire. C'est bien pour le Tour que ce soit un coureur de caractère qui l'emporte. Il a fait un exploit vers Morzine et c'est génial pour le spectacle. Après sa défaillance, personne, moi le premier, n'avait imaginé qu'il nous ferait un Eddy Merckx. Je ne sais pas ce que ça a donné vu de l'extérieur mais je pense que c'était sympa à suivre. Tous ces retournements de situation, ces trucs impossibles... Floyd Landis dominait tellement à l'Alpe d'Huez que personne n'aurait cru qu'il allait avoir une défaillance le lendemain. Mais quand on a vu remonter tous les Phonak vers Morzine, on s'est dit oh là là ! Par chance, j'étais pas trop mal placé, mais ça n'a pas duré longtemps. Au moins, ça a été rapide. On a eu très mal pendant cinq-dix minutes puis après il y en avait partout. "

 

* Par où passera votre fin de saison ?

-- Florent -- " Je sais que ce soir il y a une réunion au sein de l'équipe Caisse d'Epargne-Illes Balears. Ensuite, nous irons dormir au Méridien et après, je ne sais vraiment pas ce que je vais faire. Je ne sais pas vraiment pour combien de temps j'en ai avec ma main blessée, mais je suis motivé pour reprendre au plus vite."

 

 

Passionné, bon vivant,Florent BRARD aimerait être digne de son maillot tricolore, conquis au terme d'une course fort intelligente.Un maillot qu'il mettra durant le Tour de France.

" J'AI ENVIE D'ÊTRE UN CHAMPION DE FRANCE AVEC DU CHARISME, ME MONTRER ENTREPRENANT, ÊTRE HUMAIN, FAIRE VIBRER LES GENS ET RENDRE PAR LA MÊME OCCASION NOTRE SPORT ACCESSIBLE."

  FLORENT N'A PAS VU LES CHAMPS-ELYSEES.

 Paru dans la " Nouvelle République ", le 24 juillet 2006 "

DIAGNOSTIC DE SA CHUTE-- Le sort s’est acharné sur l’équipe Caisse d’Épargne, samedi après-midi. Non seulement la

formation franco-espagnole a rendu les armes au pied de Floyd Landis, laissant tout de même le courageux Oscar Pereiro sur la

deuxième marche du podium.

Mais à douze kilomètres de l’arrivée à Montceau-les-Mines, Florent Brard est venu se fracasser sur les barrières de sécurité.

Une erreur d’appréciation aux conséquences terribles pour le champion de France qui terminera son chrono

(135e à 11’55 de Honchar) avec une double fracture des doigts.

-- Florent -- « Deux métatarses de la main droite. Du coup je suis plâtré et je ne prendrai pas le départ dimanche matin »,

nous expliqua-t-il en soirée après un passage par la case hôpital. » -- Le moral dans les chaussettes, mais pas en berne,

Florent tentait surtout d’oublier la douleur vive qui l’avait empêché de serrer les freins sur la fin de l’étape.

-- Florent --  « Ceux qui me suivaient ont dit que je m’en sortais bien vu la “ pelle” que j’avais prise. En fait, je suis tombé

au même endroit que Christophe Moreau. Pas mal de gars se sont fait piéger là. Il fallait tourner à gauche, un virage en

dévers. Mais au loin, je voyais des voitures rangées le long de la route. Je croyais qu’on passait là et comme la moto

qui ouvrait la route était trop près, je suis allé m’éclater dans la barrière. »

D’aucuns auraient du mal à se relever. Pas Florent Brard qui consentait :

-- Florent -- « La fête n’est pas totalement gâchée pour moi. C’est vrai que la récompense pour tous les coureurs, du plus

grand champion au gars le plus “cramé”, c’est d’arriver sur les Champs-Élysées. En plus, j’étais en train de faire un temps “sympatoche". Même si j’étais usé, vendredi matin à Morzine, j’ai passé un bon Tour. » 

 

L'APRES TOUR ? Privé de tournée de critériums

Le champion de France n’a donc pas vu les Champs à la manière dont il l’espérait. Mais hier après-midi, Florent était bien à Paris pour accompagner le reste de l’équipe.

-- Florent --  « Il y a quand même la réception des gens de la Caisse d’Épargne. Je ne voulais pas manquer ça. Ils sont devenus fous de vélo. Et c’est vraiment sympa de se sentir soutenu. Quand tu vois le grand patron, avec tous les employés qu’il dirige, vibrer comme un enfant, c’est trop fort. Au moins, ils ont vu que le vélo n’était pas que du dopage et ils ont vécu ça de l’intérieur avec une équipe qui était compétitive. »

Son accident de Montceau-les-Mines, qu’il qualifie de contrariété, va maintenant le tenir éloigné des pelotons pour un bon mois. 

-- Florent --  « Il faut que je refasse des radios parce qu’il y a une fracture avec déplacement. Ce qui m’embête, c’est que j’avais la tournée des critériums avec le maillot de champion de France. Mais bon, c’est comme ça. » 

 

  LA SAISON DU CHAMPION DE FRANCE EST PRESQUE TERMINEE, PAR LA FAUTE DE SA GROSSE CHUTE LORS DE L'AVANT-DERNIERE ETAPE DU TOUR DE FRANCE.  

Interview paru dans la " Nouvelle République ", le 30 août 2006 "

 

RETOUR SUR SA CHUTE ?

 La saison de Florent Brard s'est quasiment arrêtée le 22 juillet, lors de l'avant-dernière étape du Tour de France.

Au douzième kilomètre du contre-la-montre organisé entre Le Creusot et Monceau-les-Mines, le Tourangeau de l'équipe

Caisse d'Épargne-Iles Baléares a lourdement chuté contre une barrière de sécurité.Il devait se relever avec une double

fracture de la main, une côte cassée, un gros hématome à la cuisse et un dos en compote. Aujourd'hui guéri, il n'en a pas

moins perdu le rythme de la compétition durant sa convalescence. Problème : au sein d'une formation franco-espagnole à

l'effectif fourni et qui brigue la victoire finale dans le Pro Tour, les places sont chères. Et il est trop tard, surtout dans un

contexte de forte concurrence, pour que Florent puisse retrouver la sienne. L'heure du bilan de l'exercice 2006 a donc

sonné pour le Ballanais, désormais installé à Pau.

 

* Florent, quel souvenir conservez-vous de votre accident ?

-- Florent -- « Ce n'était vraiment pas ma journée. Nous sommes arrivés en retard sur le site de départ.

A l'échauffement sur l'home-trainer, ma selle s'est cassée et, le temps de réparer, c'était déjà mon tour.

J'étais enrhumé et, à force de me moucher, je me suis mis à saigner du nez.« Les dix premiers kilomètres,

j'ai roulé la tête en l'air. Et, quand j'ai mis les gaz, j'ai commis une erreur de trajectoire dans un endroit

dangereux. Cela aurait pu être beaucoup plus grave car c'était dans une légère descente où j'emmenais

un braquet de 54 x 11 à plus de 60 km/h… » 

 

* L'affaire Landis ?

-- Florent -- « Dans cette histoire tout le monde est perdant »

 

* Comment avez-vous vécu votre période de repos forcé ?

-- Florent - « Le lendemain de ma chute, j'ai accompagné l'équipe à Paris. J'ai fait le tour d'honneur sur les

Champs-Élysées, dans la voiture, avant d'assister à la réception organisée par la Caisse d'Épargne. D'une

certaine manière, j'étais encore dans la course. Le retour de manivelle est venu le lundi suivant, à Bourges,

où je séjournais dans ma belle famille. D'un seul coup, tout s'arrêtait. La tournée des critériums débutait

sans moi alors que je me faisais une joie de montrer mon maillot de champion de France. Et, si je n'en f

aisais pas une histoire d'argent, je sais ce que je n'ai pas gagné…« Je me suis senti comme un lion en cage.

Pendant douze jours, je suis resté au repos complet. Ensuite, malgré une main plâtrée, j'ai repris le

home-trainer mais la motivation n'était pas là. J'ai dû attendre plus de trois semaines avant de remonter sur

le vélo. Ce fut un moment difficile, même si je suis bien placé pour savoir qu'une carrière est faite de hauts

et de bas. »

 

* Votre bilan 2006 est quand même positif avec un titre national et une victoire de votre équipe dans le Tour puisque

Landis va être déclassé au profit de votre coéquipier Oscar Peireiro… 

-- Florent -- " Le paletot tricolore, c'est, pour le moment, le sommet de ma carrière. En ce qui concerne le

Tour, je dois d'abord dire que ce fut un grand bonheur de le disputer au sein d'une équipe compétitive. Pour

le reste, nous avons pris la deuxième place, pas la première. « A Paris, nous n'avions pas le maillot jaune.

Gagner de cette manière-là, ce n'est pas vraiment gagner. Dans cette histoire, tout le monde est perdant.

J'ai été très triste quand j'ai appris la nouvelle du contrôle positif de Landis, d'autant plus que j'applaudis

encore son coup d'éclat à Morzine. Ce ne sont pas les doses de testostérone, infimes, si j'en crois les médecins, qui l'ont fait avancer plus vite. C'est vraiment jouer avec le feu pour rien. C'est décevant… "

 

 PROGRAMME DE FIN DE SAISON   * Où en êtes-vous aujourd'hui ?   -- Florent -- « Je devais courir à Plouay mais j'ai la main encore un peu gonflée, par la faute d'un œdème. Sinon, je roule tous les jours, j'ai pris la 3ème place du critérium de Pau, lundi soir, et je me tiens prêt si mon équipe a besoin de moi, dans le cas d'une défection.« Dans l'immédiat, il n'y a pas assez de place pour tout le monde alors que notre programme se limite aux épreuves du Pro Tour, puisque nous ne sommes pas invités au Tour de l'Avenir. Je vais encore disputer quelques critériums et des chronos, dont le Duo Normand.  -- Florent -- « Je serai aussi là à Montlouis pour le trophée handisport, en octobre. En revanche, je vais manquer Paris-Bourges et Paris-Tours. Je le regrette vraiment. Je reviendrai en Touraine le 19 novembre pour la “ Florent Brard ” qui sera organisée cette année avec le soutien de la Caisse d'Épargne. Ce rendez-vous va prendre de l'importance, avec des animations qui promettent d'être intéressantes. »

 

 2007 ?  *  Songez-vous déjà à la future saison ? -- Florent -- « On verra cela à partir de décembre ou janvier, mais vous pouvez être sûr de ma motivation. Finalement, je suis plus efficace dans la difficulté, quand j'ai besoin de réagir après un coup dur. Sinon, j'ai tendance à me montrer en dilettante. Je ne veux surtout pas rester sur le souvenir de cette chute. J'ai déjà envie de redresser la barre ! »   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CYCLOCROSS " OPEN SUR L'ÎLE AUCARD, à Tours

 -- Florent -- « J'ai beau connaître le tracé par cœur, je n'avance pas plus vite pour autant, à la différence des véritables spécialistes »

 Classement : 1er J.Hivert (C.A) - B.Chauveau  /   2è : S.Casar (Fdj) - Barre à 6"  /   3è : C.Lemoine (C.A) - Doyen, à 15

 

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